Avec plus de 1100 marques de bières fabriquées dans environ 160 brasseries et réputée pour ses méthodes uniques de fermentation dont elle seule a le secret, la Belgique est la Capitale mondiale de la bière. C’est à ce titre que la culture de la bière en Belgique a été inscrite dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, par l’UNESCO, en novembre 2016. Mais comment la Belgique en est-elle arrivée là ? Retour sur les origines de la bière Belge…
A l’origine, les premiers brasseurs étaient… des femmes
L’art brassicole remonte à la préhistoire, à environ -4500 ans avant Jésus-Christ, en Mésopotamie (Irak actuel), lorsqu’un bol contenant du pain est resté accidentellement dehors, sous la pluie, et a commencé à fermenter. La bière a donc été inventée par hasard. Au fil des siècles, la bière a fini par arriver au niveau de la Gaule, en passant par l’Empire Romain et l’Égypte. À l’origine, la fabrication de la bière était une tâche ménagère, et donc confiée aux femmes.
Le brassage de la bière est devenu un véritable artisanat grâce aux abbayes et aux moines
Au Moyen Âge, en raison de la très mauvaise qualité de l’eau, les moines et les abbayes ont décidé d’utiliser leurs vastes connaissances en agriculture pour développer un produit qu’ils peuvent boire en toute sécurité. C’est ainsi que les moines du Sud de l’Europe se sont naturellement tournés vers la culture de la vigne et la fabrication du vin. Le climat de la Belgique n’étant pas favorable à la culture du raisin, les moines du pays se sont tournés vers la fabrication de la bière. C’est là le début de la production artisanale de la bière.
Origines de la diversification de la culture brassicole belge
Toujours au cours du Moyen Âge, les bières ont commencé à être aromatisées, grâce à un mélange à base de plantes appelé gruit. En 1364, dans un souci d’amélioration de la qualité de la bière, l’Empereur Charles IV a promulgué un décret qui imposait l’usage exclusif du houblon comme arôme. Ce décret était en vigueur à la Flandre Impériale (située à l’Est de l’Escaut) et au Brabant. En Flandre, à l’Ouest de l’Escaut, ce décret n’était pas applicable et l’usage du gruit était donc toujours courant. D’où la diversification des types de bière belges.
Amélioration de la qualité et début de l’exportation de la bière belge
Entre le 16ème et le 17ème siècle, de plus en plus de règles ont été introduites pour l’amélioration de la qualité de la bière belge. C’est ainsi qu’en 1559, dans le Brabant Flamand, à Hal, une chronique présente un brassin pour la production de la bière lambic. Le 17ème siècle a vu le brassage de bières comme la bière blanche de Leuven (Leuvense witte), les bières brunes d’Audenarde et Diest, la bière d’orge anversoise (gerstenbier) et les bières mises en celliers (les caves) à Lier. C’est à cette époque qu’a débuté l’exportation des bières belges.
Au 18ème siècle, de nombreuses brasseries belges ont été détruites au cours de la révolution française. Avec la révolution industrielle du 19ème siècle, les techniques de brassage, de production et d’embouteillage de la bière se sont vues considérablement améliorées.
Menace de disparition puis redécouverte de la bière belge
Les 2 guerres mondiales et la crise économique du 20ème siècle ont causé la fermeture de la plupart des brasseries belges. En 1946, il ne reste qu’un quart des brasseries belges ! Dans les décennies qui ont suivi, en raison d’une concurrence féroce, de nombreuses micros brasserie ont également mis la clé sous la porte. Mais néanmoins, certaines grandes brasseries ont pu se renforcer en faisant de grandes acquisitions.
Dans les années 70, la bière belge connaît un second souffle. En effet, elle se fait redécouvrir du grand public mondial, grâce entre autre à Michael Jackson (pas le roi de la pop !), le célèbre gourou britannique de la bière.